Planétarium Rio Tinto Alcan
Intégré au complexe d’Espace pour la vie, qui comprend aussi le Biodôme, le Jardin botanique et l’Insectarium, le Planétarium Rio Tinto Alcan vient s'ajouter à la plus importante concentration d'institutions muséales en science de la nature au Canada. Lauréat d'un concours international, le concept des firmes Cardin Ramirez Julien et AEdifica est axé sur un bâtiment partiellement enfoui et pourvu d’un maximum de surfaces végétalisées. Il rassemble deux théâtres, trois salles d'animation de 50 places, une salle d'exposition permanente et un café. Le Planétarium Rio Tinto Alcan, avec ses deux cônes tronqués en aluminium naturel et sa toiture verte accessible au public, est déjà un élément clé du paysage urbain montréalais.
L'expérience du ciel à la rencontre de la nature fut la ligne directrice du concept architectural. Cet éloge de la nature se trouve au cœur de la certification LEED platine visée, qu’il s’agisse de la récupération d’eau de pluie, de programme écologique minimisant la pollution lumineuse, d’échange d’énergie avec le Biodôme ou de recyclage des matériaux. Véritable jardin surélevé, l’impressionnante toiture verte du planétarium est accessible du niveau de la rue et sillonnée de sentiers, invitant ainsi à flâner sur ce site jusqu'alors hautement minéralisé.
Situé au sein du Parc olympique, le développement conceptuel du projet a demandé un très grand souci d'intégration. Le site choisi pour implanter le planétarium est un lieu unique en raison de son paysage urbain varié et inédit. Le nouveau planétarium préserve les dégagements visuels nécessaires à la mise en valeur des bâtiments existants tout en ajoutant à la valeur de la composition. Il demeure toutefois repérable grâce à ses formes irrégulières et aux deux immenses cônes tronqués pointant vers le ciel.
CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES
Un des objectifs du projet est de favoriser l'appropriation du site par ses usagers grâce à l'aménagement d'espaces publics. La manipulation topographique de la dalle olympique crée un nouveau paysage. La dalle est morcelée et réorientée pour conférer aux espaces intérieurs et extérieurs une nouvelle fluidité. Une constellation d'îlots de verdure complète l'aménagement du site. La passerelle menant à l'entrée principale, bordée de part et d'autre par le couvert végétal de la cour en contrebas, offre aux visiteurs un premier degré d'ascension vers le ciel. La surface végétalisée de la toiture permet de réduire les îlots de chaleur, tout en contribuant au caractère ludique du lieu, puisqu’accessible au public.
Une gestion responsable des eaux est assurée par des bassins de rétention et la réutilisation des eaux de pluie. À titre d'exemple, l'aménagement d'un système de pavage extérieur poreux. La technique consiste en un enrobé de pierre concassée granitique consolidés grâce à une colle époxydique. Le revêtement obtenue comporte 30% de porosité ce qui laisse l'eau s'écouler à travers le pavage. Cette eau est ensuite recueillie pour les besoins du bâtiment et pour l'irrigation des aménagements paysagers. Le planétarium est munie d'accessoires de plomberie économes en eau (toilettes : 4,84 l/chasse ; urinoir : 0,5 l/chasse ; lavabos : 3,8 l/min). L'ensemble des stratégies de gestion des eaux permet de réduire de 59% la consommation d'eau potable.
Le projet bénéficie d'une ventilation naturelle par déplacement grâce aux cônes abritant les deux théâtres, qui favorise l'effet de cheminée. Le système de chauffage et de climatisation agit en synergie avec celui du Biodôme. Le plancher surélevé permet de faciliter la climatisation des espaces intérieurs. Une enveloppe haute performance a été pensé pour réduire les pertes de chaleur. Les dégagements de chaleur des équipements électroniques, de l’éclairage et des occupants seront récupérés par la boucle d’eau refroidie de manière à subvenir à près de 90% des besoins de chauffage. L'ensemble des stratégies d'économie d'énergie permet de réduire de 50% la consommation.
La récupération de 75% de structures existantes (dalle structurale et espace souterrain aménagé) a minimisé la consommation de matériaux de construction. La gestion des déchets de construction a permis de détourner 95% des matières des sites d'enfouissement. La plupart des matériaux utilisés sont locaux et 95% du bois est certifié FSC.
À l'intérieur, une salle des pas perdus favorise une circulation simple et fluide entre les deux théâtres. Bien que la vocation du planétarium incite à privilégier l’obscurité, le bâtiment maximise la lumière naturelle jusqu’au sous-sol et les vues vers l'extérieur grâce au mur-rideau situé au sud, tout en préservant la pénombre des espaces en retrait. Le projet intègre aussi un éclairage haute performance. La ventilation naturelle et les fenêtres ouvrantes participent au confort des usagers et des visiteurs. Les salles sont équipées d’un détecteur de gaz carbonique qui déclenche l’ajout d’air frais au besoin. La maintenance du bâtiment est effectuée selon un plan d’entretien écologique.
L'espace se caractérise par la présence de la dalle olympique. La manipulation de celle-ci a permis de créer de nouveaux espaces publics extérieurs variés et à l'échelle humaine. Une vaste percée pratiquée dans la dalle de béton à l’avant du bâtiment a permis de laisser pénétrer la lumière à l’étage inférieur et y aménager une cour boisée. Les espaces qui servaient autrefois de garages et d'entrepôts souterrains,ont été aménagé en lieu dédié aux groupes, aux liens avec le Biodôme et aux espaces de mécanique.
Photos: v2.com