École des Cerisiers
Situé au cœur de la municipalité de Maskinongé, le projet d’agrandissement de l’école primaire des Cerisiers visait à accueillir sous un même toit tous les élèves du village. Inspiré par le modèle de la rue d’apprentissage, ce projet offre la création d’un parcours éducatif à l’échelle du site. Avec sa configuration linéaire, le nouveau bâtiment occupe une présence distincte sur chacune des trois rues environnantes. Cette disposition structure les fonctions principales de l’école et multiplie les accès au bâtiment, créant ainsi un environnement accueillant pour les élèves et ouvert à la communauté.
L’école des Cerisiers se distingue par une utilisation accrue du matériau bois pour une grande proportion des composantes du bâtiment. En plus des principes structuraux visant à combiner les points forts de l'ossature légère et du bois d’ingénierie, des colombages de bois sont utilisés pour les murs et cloisonnements, de même que des isolants biosourcés à base de fibre de bois. Plusieurs matériaux de finition et solutions acoustiques constituées de composantes biosourcées ont été prévus pour assurer la fonctionnalité des espaces d’apprentissage. Cette approche vise à réduire l’empreinte environnementale du bâtiment, à mettre en valeur les ressources et le savoir-faire local et à favoriser la création d’espaces d’apprentissage inspirants.
Au-delà d'être uniquement une école pour les élèves, le projet a bénéficié d’une contribution financière significative de la municipalité visant à transformer l'établissement en un véritable centre communautaire, permettant l’accès aux installations telles qu'un gymnase, une cuisine et un espace de rassemblement à la population du village. Les entrées ont été implantées stratégiquement afin de permettre un accès direct aux usages partagés, et la configuration des espaces assure une séparation claire entre les aires communes et les secteurs plus privés de l’école. Ainsi, le projet répond non seulement aux besoins éducatifs des élèves, mais optimise l’utilisation des lieux sur l’ensemble de l’année et pour l’ensemble de la communauté.
CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES
La volumétrie et l’orientation géographique de l’agrandissement répondent aux conditions optimales de conception bioclimatique et favorisent l’intégration de systèmes passifs. De part et d’autre du site, les accès pédestre et cycliste sont bien définis pour favoriser le transport actif. Orientée plein sud et délimitée par les grands peupliers matures conservés, la cour procure une grande étendue où se déroulent les jeux sportifs et les activités d'équipe. Un maximum de surfaces perméables est prévu pour assurer le drainage du sol à même le site. C'est également sur cette terre fertile qu’une zone destinée aux jardins est aménagée et que les élèves sont initiés à la culture maraîchère dans le cadre d’activités d’apprentissage.
Les choix effectués en électromécanique ont été faits afin de maximiser l’efficacité énergétique, la durée de vie des systèmes et le confort des occupants, tout en minimisant les factures énergétiques, les coûts d’opération et les impacts environnementaux. Le chauffage de l’agrandissement est produit via trois sources : la récupération de la chaleur de l’air évacué, l’aérothermie et l’électricité. L’utilisation d’énergies de sources renouvelables couvre 100 % des besoins annuels en chauffage. Une importante réduction d’énergie est réalisée grâce au préchauffage de l’air neuf par l’air évacué et par l’utilisation de l’aérothermie pour le chauffage.
Dans le contexte d’un lieu destiné à l’apprentissage, les solutions acoustiques ont été sélectionnées avec soin pour assurer le confort et la fonctionnalité des usages. Plusieurs assemblages acoustiques sont constitués de composantes biosourcées : panneaux absorbants de fibre de bois, lattes de bois ajourées, ou panneaux de contreplaqué perforés combinés à un isolant acoustique. À l’extérieur, un parement de cèdre blanc de l’Est embouveté contribue à l’intégration harmonieuse du bâtiment au contexte et aux paysages agricoles de la région. À l’intérieur, la structure de bois laissée exposée, les parements muraux et mobiliers de bois produits localement animent l’espacement et offrent des lieux apaisants et propices à l’apprentissage.
Déployé sur deux niveaux, l’axe principal de circulation est parsemé d'espaces informels facilement appropriables par les élèves. Au cœur de l’école, la salle à manger offre un lieu de rassemblement chaleureux et lumineux, muni d’une cuisine ouverte donnant directement sur la cour et les jardins. Les salles de classe profitent principalement de la lumière naturelle du nord; leur configuration favorise de multiples expériences et opportunités d’apprentissage. Dans le gymnase, la volumétrie du grand toit à double pente est pleinement exploitée par la mise en valeur de la structure en gros bois d’œuvre. De larges ouvertures s’ouvrent directement sur la cour, encourageant les élèves à prolonger les activités sportives à l’extérieur.
Lab-École, un espace novateur où l'apprentissage prend vie à travers un processus de conception révolutionnaire. Dans cet environnement unique, la bibliothèque se déploie le long de la rue d'apprentissage, éclatant les frontières traditionnelles de l'éducation. Projet qui a pu être possible grâce à une étroite collaboration avec la bibliothécaire. La mobilité des jeunes au sein de l'école est encouragée, offrant accessibilité, autonomie et libre-service. C'est le seul Lab-école avec une rénovation majeure de l'existant. Ainsi, l'école se positionne comme un catalyseur de changement, repoussant les limites de la conception éducative traditionnelle pour créer un environnement dynamique, inspirant et inclusif.
Le site du projet présentait des défis majeurs, avec un terrain de taille réduite et une géométrie irrégulière. La stratégie adoptée a été de prioriser une implantation linéaire le long de la limite nord du lot, permettant de maximiser l'espace de la cour orientée plein sud, de créer une séparation physique avec les propriétés voisines, et de préserver les grands peupliers matures. Les sols présentaient une capacité portante limitée et une nappe phréatique élevée, ce qui a conduit à éviter la construction d'un sous-sol. Le choix d'une structure en bois, plus légère que l'acier ou le béton, s'est avéré bénéfique pour réduire la charge sur les fondations.
