Le Casse-tête

Client
Rayside | Labossière
Échéancier de réalisation
Date de début
2005-02
Date de fin
2006-10
Usage
Mixte : Commercial et Résidentiel
Superficie des planchers brute
7 900 pi.ca.
Nombre d'étage(s)
3 étages + sous-sol
Coût ($)
1,4 M

En 2003, la firme d'architecture Rayside | Labossière (appelée anciennement Rayside Architecte), qui œuvre principalement au sein du quartier Centre-Sud à Montréal, cherchait un endroit pour établir ses bureaux dans ce même secteur. Elle a finalement choisi d'investir dans un espace autrefois occupé par un dépanneur, situé sur la rue Ontario Est. Le projet, en plus des bureaux de Rayside | Labossière, comprend quatre logements locatifs répartis sur deux étages. Cette réalisation s'est naturellement accompagnée de considérations écologiques. Le Casse-tête, nom donné au bâtiment en référence au casse-tête peint sur la palissade de bois masquant autrefois le site, aspire à devenir à l'époque, le plus petit projet LEED certifié au Canada. Cette préoccupation écologique de Rayside | Labossière est complémentaire à la vocation sociale de la firme et répond à son désir de revitaliser la rue Ontario.

Faits saillants

Les grands objectifs écologiques de cette bâtisse sont, entres autres, la réduction importante de la consommation énergétique, la gestion responsable de l’eau et l’usage responsable des différents matériaux. Pour répondre au premier objectif, les concepteurs ont installé un système de géothermie qui permet le chauffage et la climatisation de l’espace. De plus, l'immeuble a été construit avec des murs extérieurs, des fenêtres et un toit permettant une grande isolation thermique. Le Casse-tête utilise également un éclairage à faible consommation énergétique. Ces différentes installations permettent d’atteindre une réduction totale d'économie d'énergie d’au moins 50 %.

Défi(s) relevé(s)

Dès la conception, le projet veut répondre aux critères LEED, système d'évaluation encore méconnu au Québec. Au moment où celui-ci est enregistré au Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa), en avril 2005, il est seulement le dixième à viser la certification en sol québécois. De nombreuses problématiques peuvent donc être rattachées au projet vert comme la rareté des produits et des matériaux écologiques disponibles sur le marché. Les différentes exigences relatives aux méthodes de construction et à l’exécution des travaux ont aussi posé problème puisque la plupart des entrepreneurs ignoraient ces procédures.

CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES

Aménagement écologique du site

Un élément important de l'édifice est l'aménagement de sa toiture en véritable jardin. En plus de réduire les fluctuations de température de l'immeuble, le toit vert permet une meilleure gestion des eaux pluviales, réduit les îlots de chaleur et capte le CO2. L'été venu, la toiture verte intensive se transforme en terrasse et en potager. Dans un autre ordre d'idée, afin d'encourager l'utilisation des transports alternatifs, un stationnement pour vélos a été aménagé en façade et en arrière de l'immeuble. Aussi, pour ces déplacements, la firme utilisent le service Communauto.

Gestion efficace de l’eau

Concernant la gestion responsable de l’eau, l’ensemble des systèmes de plomberie comprend des appareils économiseurs spécifiques visant à restreindre la consommation d’eau. Par exemple, les salles de bain sont munies de toilettes à double chasse d'eau et d’urinoirs secs. Aussi, le toit vert a été aménagé afin de permettre la réduction des rejets d’eau de pluie. Toutes ces mesures contribuent à réduire de 50 % la consommation d'eau potable.

Énergie et atmosphère

Une fenestration à vitrage triple permet une meilleure performance thermique ainsi qu'une augmentation de la température de la vitre intérieure ce qui augmente le confort et diminue l'effet de condensation. Un système géothermique répond aux besoins de climatisation et de chauffage. La distribution de la chaleur est assurée par un système de ventilation avec échangeur d’air. Les quatre logements consomment environ 0,36 GJ/m2 par an, soit 42 % de la moyenne québécoise pour un bâtiment de même catégorie. Quant à l’espace alloué aux bureaux, il consomme à peine 0,33 GJ/m2, ce qui équivaut à 37 % de la dépense énergétique de l’espace des bureaux moyen au Québec (0,90 GJ/m2).

Matériaux et ressources

Relatif à l’usage responsable des matériaux de construction, les architectes ont employé des composantes de matières recyclées ainsi que des matériaux locaux et facilement renouvelables. Par exemple, les armoires de cuisine, les moulures et le mobilier ont été fabriqué à partir de panneaux de paille. Les planchers de bois franc proviennent de forêts certifiées, c’est-à-dire qui ont de bonnes pratiques environnementales. Le plancher des balcons et la main courante des garde-corps sont composés de plastique recyclé.

Qualité des environnements intérieurs

Les bureaux, comme les logements, ont été aménagés dans un esprit de polyvalence, de luminosité et de simplicité. Le rez-de-chaussée a été dégagé pour permettre aux employés de travailler sur le même étage. Une mezzanine a été intégrée afin d'offrir un espace distinct pour les repas et les réunions. Elle offre de plus un espace ouvert sur deux étages, maximisant l'éclairage naturel. L'immeuble, avec sa généreuse fenestration assure une vue vers l'extérieur et l'activité urbaine du quartier.