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  • ©Marc Cramer
  • ©Provencher Roy + Associés Architectes
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Complexe de la vie McGill, pavillons Cancer et Francesco Bellini

Concepteur
Jack Diamond et Claude Provencher
Chargé(e) de projet
Marie-Claude Lambert
Client
Université McGill
Échéancier de réalisation
Date de début
2004-01
Date de fin
2008-06
Usage
Centre de recherche
Superficie des planchers brute
17 450 mètres carrés
Nombre d'étage(s)
5 à 7
Coût ($)
58 M$

Le nouveau Complexe des sciences de la vie est un centre de recherche biomédicale hautement spécialisé situé sur le campus de l’Université McGill. La dénivellation considérable du site a favorisé une implantation fractionnée du complexe, où chaque composante abrite une fonction spécifique en plus de permettre l’enfouissement des fonctions de service. Le complexe offre aux scientifiques œuvrant dans des domaines tels que l’étude sur le cancer, les pathologies à composantes multigéniques complexes, la chimie biologique, etc., un environnement favorisant la synergie. Les contraintes du site comprennent un stationnement souterrain et l'intégration du programme de gestion des déchets dangereux de l’Université McGill.

Faits saillants

Les pavillons étroits et fractionnés permettent à l'ensemble des bureaux et des laboratoires de profiter de lumière naturelle et de magnifiques vues; les bureaux ont des fenêtres ouvrantes afin d'améliorer le bien-être des occupants. Éloges à la vie, ils sont ponctués de zones publiques qui permettent les rencontres et les échanges, il s'agit d'un endroit de travail agréable et convivial.

Défi(s) relevé(s)

L'insertion du bâtiment sur le site représentait l'un des plus grands défis du projet et ce, pour plusieurs raisons. Au niveau technique, le site étant très étroit, il présentait une forte dénivellation et une partie de celui-ci était occupé par un stationnement souterrain existant. Il était également situé très près de plusieurs maisons patrimoniales du Mile Carré Doré, ainsi que de la zone protégée du Mont-Royal. Il fallait donc construire un établissement de 17 000 mètres carrés, mais sans qu'il en ait l'air, afin d'obtenir l’accord de l'ensemble des acteurs. Notre équipe a également accompagné l'entrepreneur pour la réalisation de son premier projet LEED. Celui-ci avait à cœur la réussite du projet et y a travaillé très fort.

CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES

Aménagement écologique du site

Afin d’encourager l’utilisation des transports alternatifs en plus de minimiser l’effet des îlots de chaleur, aucune nouvelle place de stationnement n’a été ajoutée sur le site. D’autre part, l’édifice est situé à moins de 700 mètres de la station de métro Peel et à moins de 400 mètres d’au moins trois trajets d’autobus. Une quarantaine de places de stationnement pour bicyclettes ont été ajoutées de pair avec 5 douches et un vestiaire. L’ensemble des aménagements paysagers, au sol ainsi que sur le toit vert de 625m2, est fait de plantes indigènes ne nécessitant aucune irrigation. Finalement, l’éclairage nocturne sur le site est conçu de manière efficace et sans diffusion de lumière vers le ciel.

Gestion efficace de l’eau

Le souci de réduction de la consommation d’eau potable pour le fonctionnement du bâtiment est mis en pratique de plusieurs façons permettant d’atteindre une réduction totale de 54%. En tout premier lieu, aucune irrigation n’est prévue pour l’aménagement paysager extérieur. Deuxièmement, la récupération de l’eau de pluie permet de réduire l’utilisation d’eau potable pour les toilettes et les urinoirs. Troisièmement, l’installation d’appareils de plomberie à faible débit permet la réduction d’utilisation d’eau pour l’ensemble des usages du bâtiment et  finalement, des compteurs d’eau potable permettent de comptabiliser les économies réalisées et d’assurer le suivi et le bon fonctionnement du système de plomberie.

Énergie et atmosphère

Grâce à des technologies de pointe, le bâtiment a atteint une réduction des coûts de l’énergie de 38% par rapport au bâtiment de référence. L’utilisation de pompes, de ventilateurs et des hottes à débit variable, d’échangeurs de chaleur, d’un récupérateur de chaleur sur les refroidisseurs, de contrôles de présence et de luminosité pour l’éclairage, d’une enveloppe et de vitrages performants a permis des économies d’énergies et une réduction récurrente des coûts d’exploitation. Des horaires préétablis pour les systèmes mécaniques/électriques, ainsi que des contrôles sur les différentes charges électriques ont permis des économies supplémentaires en minimisant les heures de pointe et en permettant de déceler précisément toute anomalie.

Matériaux et ressources

Afin de favoriser une économie socialement acceptable, une attention particulière a été portée sur le choix des matériaux favorisant ainsi un fort pourcentage de matériaux locaux et de matériaux ayant un contenu recyclé. Une partie du ciment Portland utilisé dans le béton structural a été remplacée par des cendres volantes, afin de réduire les impacts négatifs associés à la production de ciment. D’autre part, le taux de recyclage des résidus de construction dépasse 95 %, une performance exemplaire au Québec. Le bâtiment possède aussi ses propres aires de tri et d’entreposage des matières recyclables afin de favoriser cette activité tout au long de sa vie utile.

Qualité des environnements intérieurs

Dans le but de favoriser le bien-être des occupants, le Complexe des sciences de la vie a été conçu de manière à fournir de la lumière naturelle dans la majorité des espaces régulièrement occupés. De plus, la température et le taux d’humidité du bâtiment sont maintenus à des niveaux recommandés par la norme ASHRAE 55-2004. D’autre part, un plan de contrôle de la qualité de l’air et de la propreté des espaces a été appliqué tout au long des travaux de construction, de manière à réduire la contamination des espaces et des systèmes par la poussière, la moisissure ou les COV. Avant l’occupation, l’ensemble du bâtiment a été nettoyé par une purge d’air neuf afin de réduire encore plus les risques de contamination.

Innovation et processus de design

Au niveau de l'efficacité énergétique, plusieurs innovations ont été mises en application. Notons l'utilisation de hotte à débit variable avec récupérateur de chaleur, ce qui permet de récupérer l'énergie de l'air évacué tout en diminuant la quantité d'air évacué. Notons aussi l'utilisation de panneaux radiants électriques qui servent à la fois à chauffer la zone au périmètre du bâtiment et les tablettes réfléchissantes pour permettre à la lumière naturelle d'être distribuée plus loin dans le bâtiment.

Embûche(s) et solution(s)

Le projet s'est bien déroulé, toutefois nous soulignerons que le toit vert a été réalisé avec un substrat qui était contaminé avec des mauvaises herbes; plusieurs traitements ont été nécessaires afin d'éliminer les plants indésirables. On peut maintenant observer depuis le Mont-Royal que l'aménagement paysager en toiture dessine le mot «vie».