Centre nautique de la Baie-de-Valois
Pavillon communautaire et centre nautique du parc de Grande-Anse à Pointe-Claire, le projet du chalet Baie-de-Valois porté par le consortium formé par Prisme architecture et ADHOC architectes répond à la volonté citoyenne de réinvestir les parcs et les espaces publics de l’ile de Montréal. Face à la vétusté du bâtiment existant et à son désir d’étendre la diversité des loisirs offerts aux 4 000 visiteurs annuels, la municipalité de Pointe-Claire a décidé d’offrir à ses usagers un nouveau bâtiment intégré dans son environnement direct, accessible et pourvu de qualités écologiques distinctives. Ainsi l’intérieur du pavillon, offrant une vue imprenable sur le lac, pourra servir de salle communautaire mise à disposition pour les camps de jour ou bien être louée pour des événements privés. Parallèlement, le centre nautique offrira la possibilité aux usagers de s’essayer à de nombreux sports nautiques praticables sur le lac.
Élément principal du projet pour sa matérialité dans le concept, ses propriétés écologiques, le bois est à la fois une source d’inspiration, une ressource et un défi qui a accompagné l’équipe dans la réalisation du chalet depuis les prémices de la conception. Aux premières présentations, les intervenants de la municipalité de Pointe-Claire nous ont mentionné leur souhait de réutiliser des ressources locales disponibles en intégrant du bois de frêne, coupé pour éradiquer les infestations d’agrile du frêne subies sur leur territoire dans les dernières années. Il représente une caractéristique majeure que l’on retrouve tout au long du projet, soit dans le plafond et dans la conception de l’auvent articulé.
Le concept de la stratification se déploie ici selon diverses couches évoquant la canopée des feuillus, le rythme vertical et aléatoire créé par les troncs des arbres, la volumétrie accidentée d’un récif rocailleux émergeant de l’eau ainsi que la berge sinueuse et scintillante se transformant au gré du mouvement des eaux.
La géométrie du toit, aspect majeur du concept du projet, offre un dialogue intéressant avec le site, se déployant comme une canopée et cadrant des vues sur le fleuve. Le prolongement du plafond de bois brouille les limites entre l’intérieur et l’extérieur, invitant ainsi l’usager à une immersion totale avec le site.
CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES
Le prolongement du plafond de bois joue également un rôle important dans la réduction de la consommation d'énergie. L'expression de la toiture a été pensée pour optimiser les apports solaires passifs. En été, les rayons solaires sont bloqués par le porte-à-faux prononcé du toit côté sud-ouest afin de limiter les apports de chaleur à l'intérieur de la structure. En hiver, l'angle du soleil étant diminué, les rayons solaires peuvent pénétrer directement dans les espaces et contribuer à un gain de chaleur passif. L'utilisation d'une membrane de toiture blanche sur toute la toiture réfléchit la lumière et limite ainsi les apports de chaleur dans le chalet.
Une partie des eaux pluviales en toiture est redirigée de façon stratégique sur le site dans des zones de filtration prévues dans l’aménagement paysager. L’étude de ligne haute des eaux de la bande riveraine et son évolution pour les années à venir ont permis d’ajuster la localisation du pavillon selon le recul à respecter vis-à-vis de la berge.
La géométrie de la toiture, concept fort du projet, joue un rôle de premier plan pour réduire l’utilisation d’énergie. En effet, l’articulation de la toiture a été réfléchie de manière à optimiser les gains solaires passifs. En saison estivale, les rayons solaires sont occultés par le débord prononcé de la toiture du côté sud-ouest du bâtiment afin de limiter les gains de chaleur à l’intérieur du bâtiment. En saison hivernale, l’angle du rayonnement solaire étant moins prononcé, le soleil peut pénétrer directement dans les espaces et ainsi contribuer à un apport de chaleur passif.
Du bois de frêne récupéré dans le cadre de la lutte contre l’agrile du frêne a été utilisé pour les travaux de finition intérieure ainsi que pour les soffites. En plus de contribuer de façon esthétique au projet, cette revalorisation de ce matériau contribue également au captage et à la séquestration de carbone.
Un grand lanterneau ouvrant permet une ventilation naturelle des espaces en plus d’offrir un accès à la lumière naturelle diffuse dans la salle communautaire. L’utilisation d’une membrane de toiture blanche sur l’ensemble de la toiture réfléchit la lumière afin de limiter les gains thermiques dans le bâtiment.
Inspiré de la stratification géologique, le projet se décompose en différentes couches évoquant le paysage environnant. La toiture angulée rappelle la canopée des arbres, le revêtement de bois est un clin d’œil au rythme des troncs d’arbre dans un boisé tandis que le socle du bâtiment évoque la volumétrie d’une rive rocailleuse. Le geste de la toiture se transpose à l’intérieur du bâtiment, créant ainsi une ambiance immersive dévoilant avec poésie des vues imprenables sur le lac Saint-Louis.
