• © Stéphane Brügger
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Agrandissement : Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine

Consortium
Provencher Roy + Associés architectes et Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes
Concepteur
Claude Provencher et Jean-Pierre Letourneux
Chargé(e) de projet
Michel Roy
Client
Centre hospitalier universitaire Sainte-Justin
Échéancier de réalisation
Date de début
2011-01
Date de fin
2016-10
Usage
Hôpital et laboratoire
Superficie des planchers brute
86 800 mètres carrés
Nombre d'étage(s)
8
Coût ($)
450 millions

Fondé en 1907, le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine (CHUSJ) est le seul établissement de santé au Québec destiné exclusivement aux enfants, aux adolescents et aux mères. Dans sa forme actuelle, il se compose de plusieurs pavillons construits au fil des années sur le flanc nord du mont Royal. Le projet vise un transfert de certaines unités de soins spécialisées vers des espaces physiques modernes et sécuritaires, ainsi que la création de nouveaux espaces pour la recherche et l’enseignement.

L’agrandissement, haut de huit étages, a une superficie brute de 86 800 m² et est construit sur le terrain (22 600 m²) adjacent au CHUSJ. Le bâtiment s’intègre à son environnement, en continuité avec son histoire. Son rapport au complexe existant est assuré par une construction de qualité en dialogue avec le mont Royal. L’expression volumétrique contemporaine ajoute à la richesse du quartier résidentiel, de l’artère institutionnelle et de la ville de Montréal dans son ensemble.

Faits saillants

Le toit du stationnement et les différentes cours intérieures sont munis de végétation, ce qui permet aux occupants de se ressourcer durant leur convalescence, mais aussi de réduire l’effet d’îlot de chaleur. Les autres toits sont blancs. De plus, 90% des déchets de construction ont été détournés des sites d’enfouissement.

Défi(s) relevé(s)

Le premier défi arriva très tôt dans le projet. En effet, en raison de la proximité du mont Royal, le roc était très haut. Il a donc fallu coordonner les périodes de dynamitage pour qu’elles n’entrent pas en conflit avec les horaires des interventions chirurgicales effectuées à l’hôpital.

Les produits utilisés dans un hôpital doivent répondre à des normes spécifiques, ce qui réduit le spectre de produits aptes à être utilisés. Mixer la réalité opérationnelle d’un hôpital avec la protection de l’environnement a donc représenté un autre défi.

CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES

Aménagement écologique du site

La combinaison de toit vert et de toit blanc réduit les effets d’îlots de chaleur et augmente la qualité des vues. En effet, tous les toits verts sont visibles pour les occupants. Un corridor écologique a été créé entre l’agrandissement et le bâtiment existant afin de créer un lien vert et public entre deux secteurs du quartier.

Le projet est desservi généreusement par plusieurs lignes d’autobus et par deux stations de métro. Des stationnements sécuritaires pour bicyclettes ont été aménagés pour favoriser le transport actif.

Gestion efficace de l’eau

Afin d’avoir un vocabulaire végétal riche et optimal pour les besoins et les effets recherchés, les plantes choisies pour l’aménagement paysager sont parmi les plus performantes. Elles offrent une grande diversité d’espèces et ne nécessitent pas d’apport en eau.

La réduction de l’utilisation d’eau potable est aussi assurée par l’utilisation d’appareils de plomberie à faible débit.

Énergie et atmosphère

L’efficacité de l’enveloppe, la récupération de chaleur sur les systèmes et la mise en service améliorée des équipements permettent au bâtiment d’obtenir une économie annuelle du coût d’énergie de 28 % selon ASHRAE 90.1. Un plan de contrôle et de vérification des systèmes mécaniques et électriques a été mis en place pour s’assurer de l’atteinte de la cible énergétique.

Les frigorigènes utilisés sur le projet ont un faible potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone et ils sont choisis pour minimiser l’impact sur le réchauffement climatique.

Matériaux et ressources

Dans l’optique de maximiser le taux de recyclage lors de l’exploitation du bâtiment, celui-ci est muni d’aires de tri et d’entreposage des matières recyclables ainsi que des bacs individuels. Grâce aux efforts des différentes équipes, une faible proportion des déchets de chantier s’est retrouvée dans les sites d’enfouissement.

Qualité des environnements intérieurs

Vu le contexte hospitalier, la qualité de l’air intérieur était un point à surveiller étroitement pendant et à la fin du chantier. C’est dans cet esprit qu’une purge d’air et un nettoyage complet ont été effectués avant l’occupation et que les matériaux utilisés sont sans ou en dessous des limites admissibles de COV. Ils ne contiennent pas non plus de résine d’urée formaldéhyde ajoutée. De plus, un grand apport d’air frais et un taux de renouvellement d’air 30 % plus élevé que les standards sont prévus. L’autre point important était le confort des occupants. Les espaces ont été conçus pour maximiser la lumière naturelle et les vues.

Innovation et processus de design

En remplaçant un stationnement par un bâtiment, le projet favorise la densification urbaine. C’est pourquoi tout l’espace au sol est destiné aux espaces verts et piétonniers (qui incluent un espace de jeu pour enfants). Ainsi, l’ensemble du stationnement se trouve désormais en souterrain. Un plan de durabilité pour le bâtiment a été mis en place tenant compte de sa durée de vie et de l’entretien des éléments de son enveloppe.