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Pavillon horticole écoresponsable de l’ITA

Concepteur
Patrick Vincent
Chargé(e) de projet
Patrick Vincent
Client
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec
Usage
Institutionnel
Superficie des planchers brute
±13 778 pieds carrés
Nombre d'étage(s)
1
Coût ($)
4.8M$

Six différents modèles de murs verts, trois types de toits végétalisés, un jardin de pluie et un jardin de mousses se retrouvent dans l’univers expérimental et démonstratif du pavillon horticole écoresponsable de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) à Saint-Hyacinthe. Un bâtiment dont le design repose sur l’utilisation des ressources bioclimatiques, mais qui s’articule avant tout sur l’intégration de végétaux en tant que composantes actives du système constructif.

Faits saillants

Un bâtiment qui puisse faire la démonstration des bienfaits de l'horticulture ornementale sur l'environnement ainsi que sur la santé et le bien-être des gens; car celle-ci permet de gérer les eaux pluviales, de résoudre des problématiques de surplus de chaleur en milieu urbain, de conserver la biodiversité et d'améliorer la qualité de l'air dans un bâtiment.

CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES

Aménagement écologique du site

L'horticulture ornementale étant placée au cœur du projet, le concept a évidemment fait la part belle au recours aux matériaux vivants que sont les végétaux.  Des murs verts sont installés à l'extérieur du bâtiment pour agir comme isolants thermique et acoustique, réduire les îlots de chaleur, absorber les eaux de pluies, favoriser la biodiversité, capter la poussière et assainir l'air. Une attention spéciale a été portée au positionnement du pavillon afin de conserver des éléments importants du jardin comme les nombreuses vignes qui poussent sur la pergola et les arbres matures à proximité. L'agora extérieur a été réalisé avec des pierres de fondation d'une ancienne laiterie qui était sur le site.

Gestion efficace de l’eau

Les eaux pluviales recueillies au toit sont filtrées et acheminées vers un bassin de stockage de 200 gallons situé au sous-sol. Elles sont ensuite redirigées vers les murs végétaux et vers les bassins sur la toitures où la boucle est bouclée. Deux des bassin de toiture de plus petite dimension sont drainé par des gargouille et servent à alimenter le jardin de pluie et le jardin de mousses.

Énergie et atmosphère

Le pavillon est surmonté d'un toit vert sur la presque totalité de sa surface avec trois différents types de systèmes végétalisés qui agit comme un isolant thermique et acoustique.

On retrouve un système géothermique qui alimente une dalle radiante dans laquelle circule un liquide à basse température. Il fait appel à 46 pieux structuraux  descendus à une profondeur de 50 pieds chacun au périmètre du bâtiment et trois puits à l’extérieur forés à 600 pieds, le tout couplé à deux thermopompes d’une capacité de 120 000 Btu/h chacune.

On retrouve également une ventilation naturelle forcée, au besoin, au moyen de deux ventilateurs à vitesse variable de ¾ HP [évacuation de 945 I/s].

Matériaux et ressources

Le bois constitue environ 30 % d'une structure hybride du bâtiment, composée d'acier pour le reste, en plus d'être utilisée pour les plafonds et les revêtements muraux. On a également viser à réduire l'utilisation de matériaux de finition en conservant la dalle apparente et de réemployer certains matériaux.

Qualité des environnements intérieurs

Des murs végétaux sont intégrés à l'intérieur du bâtiment. En plus d'y créer un effet apaisant, ils servent à la pré-humidification de l'air, à l’absorption des polluants en suspension et à l'atténuation de la réverbération du son.

Innovation et processus de design

Traditionnellement orientée vers l'aspect esthétique, l'industrie de l'horticulture ornementale prendra son prochain élan en misant sur les bienfaits des végétaux.  Cette nouvelle approche, d'un caractère résolument écosocial, où les plantes et les installations «vertes» jouent un rôle primordial au regard du développement durable, appelait l'Institut à innover dans ses propres installations.

Le projet visait, d'une part, à intégrer en tant que composantes actives du bâtiment et assurer leur épanouissement optimal (besoins importants en lumière naturelle et en eau), tout en limitant la consommation des ressources.  Cette démarche s'inspire des objectifs Net Zero energy et Net zero water du Living Building Challenge.

Embûche(s) et solution(s)

Le pavillon a été construit autour de trois arbres, afin de les conserver et de s'en servir pour occulter les gains solaires en été.  Un décroché a été fait dans le bâtiment, une zone étroite qui est devenue une aire de transition entièrement vitré entre deux volumes. Un côté public et un autre dédié à l'enseignement.

Un autre défi de taille résidait dans l'obligation d'implanter un programme où toutes les fonctions se retrouvaient sur un seul niveau, tout en réduisant au maximum l'empreinte volumétrique du bâtiment pour éviter de gruger de l'Espace sans le jardin. Une contrainte que les concepteurs ont surmonté avec un jeu de paliers créatif dans le bâtiment.